Inutile de souligner tout ce que lui doit le cinéma. De Steven Spielberg, Joe Dante à Riad Sattouf (qui a récemment préfacé Bigfoot chez Toth) en passant par ce benêt de Besson (le chauffeur de taxi post-Moebius du "Cinquième élément" incarné par Bruce Willis s'appelle Korben Dallas).
Le style de Corben, c'est une hallucination de couleurs à l'aérographe, une science du corps à corps, des torsions de chairs recopiées depuis des figurines sculptées avec un bout de langue appliquée dépassant de la lèvre. Et des scénarios tellement parfois tellement bourrins et qu'ils en deviennent abscons et confinent dans leur surréalisme, au poètique. Corben est un monde à lui tout seul.
Ce premier tome de sa collaboration avec Warren Publishing, prolifique période dans les années 70, juste après ses débuts dans le fanzinat underground, va faire plaisir à vos rétines et à votre porte-monnaie. Parce que c'est là qu'il tatonne, expérimente ses flash de couleurs et s'emballe dans d'improbables scénarios gothiques autant marqués par Edgar Alan Poe (auteur qu'il a le plus adapté) que Mary Shelley. L'essentiel des récits avaient déjà été traduits en Français mais n'étaient disponibles que dans de vieux recueils à prix prohibitifs parus chez Neptune ou aux éditions du Triton.
Nicolas Mollé
Eerie and Creepy présentent Richard Corben vol.1 (Delirium)
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