Voilà près de 500 pages qu'on peut facilement avaler d'un trait. Le premier et meilleur des deux tomes de l'intégrale de Kamandi par Jack Kirby sort traduit en français. Mais on peut continuer de lui préférer largement la version américaine, qui préserve la puissance des onomatopées et le rythme insensé des dialogues. Ce récit feuilletonesque voit se succèder un feu d'artifice de scènes de pugilats qui s'enchaînent comme une série d'uppercuts, avant qu'on ait le temps de reprendre son souffle.
Avec des personnages poussés dans les retranchements de leurs proportions graphiques, éclatés contre le béton ou le bois, cabrés sous le feu des explosions et des balles de gros calibre.
L'oeuvre de Kirby est aussi étonnament bavarde. Le phylactère est au service de l'action, il lui sert de contrepoint, de virgule phonétique.
Kamandi, c'est Rahan fils de Crao perdu sur la Planète des Singes. Avec une trame ultra basique, un jeune homme blond aux cheveux longs qui tente de se frayer un chemin dans un univers post-apocalyptique hanté par des mutants hommes animaux.
On ne cherchera pas de quelconque sous texte philosophique ou idéologique à cet étrange anthropomorphisme.
Kamandi est juste jouissif. Etrange récit peuplé de peluches géantes armées de gourdins qui a accompagné dans l'adolescence une génération de fans de comics.
Postulat pretexte aux corps à corps les plus délirants et aux disgressions les plus lunatiques, comme celle du germe tueur et de la poupée/misfit au cerveau hypertrophié.
La jubilation qu'on éprouve à la lecture de Kamandi tient aussi à la maniaquerie avec laquelle Kirby parvient à recréer un monde clos et cohérent, allant même jusqu'à le cartographier.
Parmi ses récits les plus célèbres, Kamandi n'est pas considéré comme son chef d'oeuvre par les exégètes de Kirby. Dans son genre d'aventure à tiroirs haletante matinée de science-fiction toujours sur le fil du kitsch, on peut pourtant le considérer comme un aboutissement.
Kamandi Tome 1 Jack Kirby (Urban Comics).
Nicolas Mollé
N'écoutez pas ce snobinard (que s'est-il passé au service recrutement de ce blog ?), ce monsieur je lis en VO des comics épuisés, "la puissance des onomatopées" a bien été préservée dans l'édition française.
RépondreSupprimerJe vois que monsieur Arturo B. tient à contrôler scrupuleusement le monopole qu'il détient actuellement en matière de "fouilles"...
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