Ce titre de Modern English me ramène à cette époque où j'empruntais encore des vinyles à la discothèque municipale. Mes choix se basaient généralement sur les pochettes, du coup, je me retrouvais souvent avec des disques 4AD ou Factory dans les mains, normal ! C'est comme ça que j'ai découvert Durutti Column avec The Guitar And Other Machines et Modern English avec Mesh & Lace, leur premier album qui se clôture en apothéose avec ce Dance Of Devotion (A Love Song).
Grâce à tous ces 33 tours que je ramenais à la maison, la platine Thorens de papa a eu le droit à une seconde vie, trônant par terre en plein milieu du salon, attention à ne pas se prendre les pieds dans les fils ! une belle revanche sur la platine CD qui l'avait un temps reléguée au fond du placard de la chambre d'amis, au-dessus des manteaux démodés suspendus que maman ne mettait plus (ils y sont toujours mais maman n'est plus), juste à côté des vieux draps qu'on laissait enfin dormir tranquillement. Je me souviens avoir écouté en boucle sur cette machine cette étrange love song. J'étais totalement fou, je le suis encore, du son brut de la batterie, soutenue par la sublime ligne de basse, qui explosait après la longue intro cauchemardesque.
Je découvrais ce Mesh & Lace incandescent qui brûle ses 8 titres parfaits dans une énergie toute juvénile à vous donner des frissons, littéralement ! Mieux que ça , j'avais enfin mis la main sur ce 3ème album de Joy Division qui n'existe pas, un Joy Division bien vivant, plus fiévreux que jamais et moins cérébral. Un Joy Division qui chlingue des dessous de bras.