Les Anges Violés contient les dix dernières minutes de cinéma les plus belles du monde.
Le film est adapté d'un fait divers ayant eu lieu à l'époque à Chicago où un homme tua plusieurs nurses dans un dortoir d'infirmières. Wakamatsu dans les dernières minutes du film transforme le bourreau froid et sanguinaire en une victime, la victime d'une société japonaise coercitive n'engendrant que de la frustration, qui trouve enfin la paix dans le regard de la dernière infirmière survivante.
Cette séquence de rédemption, à la fois onirique, mélancolique et nihiliste, vient clore le film avec émotion et poésie, avant d'être brutalement interrompue par l'arrivée de la police. La musique de Koji Takamura qui illustre cette scène est tout simplement sublime, à tel point que je me suis pris la tête à l' isoler pour vous depuis le DVD.
Dans les derniers secondes du film, Wakamatsu replonge brutalement son film dans la réalité en usant, assez génialement, d'images d'archives et d'extraits sonores de journaux décuplant, en seulement quelques plans, sa virulente charge politique.