samedi 24 décembre 2011

2011, c'est mon choix (1ère partie)

"Ton année 2011 en 1 disque, 1 livre ou 1 film et le pourquoi de ce choix en quelques mots ?" La question était simple (à la base, l'idée était 1 seul parmi les 3 mais bon !), je l'ai posée à quelques personnes dont je partage certaines affinités.

Voici une première partie des réponses :

Frédéric Fleury :
 

"Parce que j'ai enfin réussi à m’intéresser à un projet musical de Christopher Forgues, Kites étant trop noise pour moi"

  • 1 livre : Prison Pit 3, Johnny Ryan (Fantagraphics Books, 2011)
 


"Parce que j'ai trouvé ce bouquin inventif, bien découpé et rythmé, violent et jouissif. Une fois terminé j'avais envie de le relire, de regarder les dessins à nouveau, ce qui ne m'arrive plus jamais en bandes dessinées."

  • 1 film : Tucker & Dale fightent le mal, Eli Craig
 

"Parce que j'ai ri."



Guillaume Sorge ( de D.I.R.T.Y., Alainfinkielkrautrock, ten songs that saved your life, 12Mail) :

  • 1 disque : Video Games / Blue Jeans, Lana Del Rey (Universal, 2011)
 


"Il y en a tellement mais je dirai Lana Del Rey parce que ça fait chier ton (notre) lectorat et parce que j'ai envie de protéger cette fille."

  • 1 film : Figures In Landscape, Joseph Losey
 


"(Je déteste aller au cinéma donc je suis pas vraiment ce qui sort en salle) : le scénario tient sur un feuille OCB mais on ne s'ennuie pas une seconde tant ce film est masgistralement joué, monté, dirigé. (ce qui n'est pas forcément le cas de Drive ou Shame que j'ai pu voir la semaine dernière)."

  • 2 livres : Au Coeur des Ténèbres, Joseph Conrad et Kaputt, Malaparte
 


"Parce que les livres brillamment écrits avec une histoire ça change de l'autofiction (des livres souvent mal écrits où il ne se passe rien)."



Oscillate Wildly (de The Teenage Kicks Preservation Society) :

  • 1 chanson :  Kaputt, Destroyer (Merge Records, 2011)


"2011: Ich bin, Du bist ... Wir Sind Kaputt !"



Rémi Coignet (du blog Des livres et des photos) :

  •  1 livre : The Significant Savages, Grégoire Pujade-Lauraine (RVB Books, 2011)
 


"Parce qu’il apporte quelque chose au genre du livre de photos trouvées et interroge notre vision de nous-mêmes et notre relation aux réseaux sociaux."

  • 1 disque : The English Riviera, Metronomy (Because Music, 2011)


"Parce que ce disque a été la bande-son de mon printemps."

  • 1 Film : À la Une du New York Times, Andrew Rossi
 


"Parce qu’il est toujours passionnant de plonger dans la machine médiatique."



L'Éditeur Singulier :

  • 1 livre : 121 curriculum vitae pour un tombeau, Pierre Lamalattie (L'Éditeur, 2011)
 

"Les premières phrases donnent le ton : J’ai 54 ans. J’ai connu moins de femmes qu’un animateur du Club Med. J’ai gagné moins d’argent que mon voisin orthodontiste. Je suis moins sportif que ma belle-sœur. J’habite toujours à 500 mètres de chez ma mère. Et, bien sûr, je n’ai vécu aucune aventure de l’extrême. Je suis un type inoffensif, une sorte de raté irrémissible. Jusque-là, Pierre Lamalattie était peintre. Avec ce petit pavé de 450 pages aux faux-airs houellebecquiens, un premier roman surgi de nulle part, il est aussi écrivain. Un écrivain drôle et intelligent, sensible, profond et, surtout, foncièrement atypique. Bref, une denrée suffisamment rare pour qu'on ait envie de s'enthousiasmer."



Maximilien Oedipe Purple :

  • 1 disque : Passed Me By /We Stay Together, Andy Stott (Modern Love, 2011)
 

"Un disque pour résumer l'année: peut-être la version cd des deux disques de Andy Stott. Sa musique sonne comme un malaise urbain délicieux. La vision parfaite de la techno de la fin du monde."

    •   1 livre : Blackbird, Pierre Maurel (L'Employé du Moi, 2011)
     

    "Pour cette célébration du fanzinat et de la liberté version ligne claire."



    Jeff (de Journal Ultime) :

    • 1 disque:  Looping State Of Mind, The Field
     



    "Parce qu'il porte bien son nom..."


    • 1 film: Drive, Nicolas Winding Refn
     

    "Pour le scorpion dans le dos..."

    •  1 livre : 39 ans 1/2 pour tous, Philippe Dumez



    "Pour les 510 je me souviens..."



    Fred (d'electric skies) :

    • 1 disque : Surface Of The Earth, Surface Of The Earth (Utech, 2011)
     

    "Pour être tout à fait honnête, je me suis tenu à l'écart du genre drone pendant presque deux années, par lassitude, parce que j'estimais que celui-ci se trouvait dans une impasse. Je ne l'entends plus de cette oreille-là mais en est-il sorti pour autant ? Peut-être qu'une poignée d'artistes sont venus apporter un souffle nouveau ou bien c'est la distance prise qui a fini par m'en convaincre. Peu importe, cette musique me fascine depuis trop longtemps pour que j'abandonne aussi facilement. Le disque de Surface Of The Earth a recadré les choses - il a également participé à prolonger mon plaisir retrouvé à travers le boucan de Matthew Bower qui a publié cette année un fabuleux album de Skullflower (Fucked On A Pile Of Corpses).
    Edité sur cassette en 1995 puis en format CD deux ans plus tard - à chaque fois dans la plus grande indifférence - , c'est à Utech que l'on doit l'initiative de cette réédition (limitée à 500 exemplaires) du premier LP de ce groupe en provenance de Nouvelle-Zélande, patrie de The Dead C - formation avec laquelle Surface Of The Earth partage plus que des repères géographiques. D'une certaine manière, la musique de ce trio anticipe tout un pan des genres drone et noise (on pense notamment à Wolf Eyes) tels qu'ils se sont trouvés revigorés dans les années 2000 et préfigure à bien des égards la scène doom/métal gravitant autour de Stephen O'Malley et de son label Southern Lord. Débarrassé des oripeaux
    esthétiques (et surtout vestimentaires), de la pose encombrante et des riffs souvent trop lourds qui ornementent cette dernière, SOTE est comparable à Nurse With Wound qui, comme lui, a une fâcheuse tendance à éclairer ses compositions à l'aide d'un soleil bien noir. Au passage, on se demande toujours par quel miracle ces musiciens parviennent à illuminer les ténèbres avec des plages aussi sépulcrales... Chez SOTE, il y a surtout ces guitares traitées où l'intervention humaine sert un vocable ardent plutôt que d'instituer de vaines prouesses stylistiques. Soutenu par un amas de couches insidieuses aux multiples
    provenances, SOTE ne garde de l'électricité que la sensualité basse tension, tandis que la mélancolie et la distorsion maladives qui en suintent favorisent un trip mental, urbain, sombre et oppressant. Accessoirement, je suis convaincu que la musique atmosphérique et noisy réalisée par ces gens-là dévoile un insondable mystère tantrique et reste étroitement liée avec ce que l'on appelle le rayonnement fossile (fond diffus cosmologique), sa trace sonore, ce type de théories et phénomènes..."

    • 1 film : The Tree Of Life, Terrence Malick
     

    "J'aurais tout aussi bien pu évoquer deux autres films magnifiques sortis cette année (Le Cheval de Turin ou Love Exposure - film découvert ici-même) mais au final, ce sont les images de T. Malick qui sont les plus vivaces dans mon esprit, les mieux implantées dans ma mémoire. Malgré une fin boursouflée -quoique celle-ci ne fait que mettre en relief la hauteur vertigineuse à laquelle le reste du film se déploie - , The Tree Of Life contient à peu près tout ce que j'attends du cinéma (d')aujourd'hui mais que je trouve très rarement. A l'origine, il partait avec un sérieux handicap, ou tout du moins un beau challenge à relever : parvenir à me faire supporter un film avec Sean Penn. Autant dire qu'il s'en affranchit sans mal. The Tree Of Life c'est l'abstraction visuelle et narrative investie par la grâce - la complexité dans l'enchainement/l'enchâssement des plans et les digressions temporelles tendent vers la fluidité la plus évidente. Bien entendu, le film contient une grande part de mysticisme à travers ses divers thèmes (les souvenirs d'enfance,l'expérience initiatique, la quête du pardon) mais ils confinent le plus souvent à la rêverie pure. En connectant le drame intime à la dimension cosmique, Malick s'impose comme une sorte de cinéaste de l'immaculé."



    Clément Kauter (de la librairie Plac'art) :
     

    "A l'heure où l'auto édition est de plus en plus présente sur le marché, je tiens à saluer cette réalisation qui n'a rien à envier aux plus grands éditeurs. C'est un livre très dynamique et graphiquement très fort, à l'image de la ville. Le choix du papier mat et de l'impression renforce cette cadence rythmée."

    à suivre...

    (merci pour vos réponses)

    4 commentaires:

    1. Disque : Levon Vincent - Impressions Of A Rainstorm (Novel Sound)

      Entre house new-yorkaise et techno berlinoise, assurément la grande classe.

      Livre : Éric Plamondon - Hongrie-Hollywood Express (Le Quartanier)

      Bien que Limonov et Jane Mansfield 1967 sont des oeuvres que je garderai longtemps en mémoire, ce roman d'un jeune québécois raconte avec une audace incomparable la vie singulière de Johnny Weissmuller.

      Film : Shame de Steve McQueen

      Pour la performance extraordinaire de Michael Fassbender, mais aussi le regard et l'intelligence d'un cinéaste hors pair.

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    2. le feu pour les papiers et les dessins, la faute dit la suite

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    3. et bé moi quand je vois tous ces talents partout , je me dis que mes merdes ne sont juste bonnes qu à une chosre le deu pour les papiers la poubelle pour le virtuel, joyeuses fetes

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